Elizabeth II, Reine d'Angleterre, est donc toujours le chef de l'Etat Australien. Pourtant, dans les faits, il n'y a plus de lien entre l'Angleterre et l'Australie. Alors pourquoi l'Australie ne coupe-t-elle pas ce lien?
Soi-disant sans risques, les textes actuels ont tout de même mené à une crise grave en 1975.
Le Premier Ministre travailliste de l'époque, Gough Withlam, devait composer avec un Sénat à majorité Libérale. Le Sénat joua l'épreuve de force et bloqua l'approbation des dépenses par le gouvernement pendant des semaines. Le Gouverneur Général de l'époque, John Kerr, décida alors le 11 novembre 1975 de démettre le Premier Ministre et nomma le leader de l'opposition, Malcolm Fraser, comme nouveau Premier Ministre. Evidemment, il dut faire face rapidement à un vote de défiance à la Chambre des Représentants. Le Gouverneur Général prononça alors la double dissolution des 2 chambres et a appelé à de nouvelles élections.
Le sujet du passage à la République et du nettoyage des textes pour supprimer les références à la Couronne d'Angleterre est une sorte d'arlésienne (ou de serpent de mer, comme on préfère) de la politique australienne.
Une chose est sûre: il existe bel et bien un courant républicain en Australie. Les leaders actuels sont d'ailleurs tous, officiellement, en faveur du passage à une République. La proposition majoritaire serait l'introduction d'un président (élu ou nommé, et avec quelles responsabilités, cela reste sujet à débat) en lieu et place de la Reine et du Gouverneur Général.
Soi-disant sans risques, les textes actuels ont tout de même mené à une crise grave en 1975.
Le Premier Ministre travailliste de l'époque, Gough Withlam, devait composer avec un Sénat à majorité Libérale. Le Sénat joua l'épreuve de force et bloqua l'approbation des dépenses par le gouvernement pendant des semaines. Le Gouverneur Général de l'époque, John Kerr, décida alors le 11 novembre 1975 de démettre le Premier Ministre et nomma le leader de l'opposition, Malcolm Fraser, comme nouveau Premier Ministre. Evidemment, il dut faire face rapidement à un vote de défiance à la Chambre des Représentants. Le Gouverneur Général prononça alors la double dissolution des 2 chambres et a appelé à de nouvelles élections.
Le sujet du passage à la République et du nettoyage des textes pour supprimer les références à la Couronne d'Angleterre est une sorte d'arlésienne (ou de serpent de mer, comme on préfère) de la politique australienne.
Une chose est sûre: il existe bel et bien un courant républicain en Australie. Les leaders actuels sont d'ailleurs tous, officiellement, en faveur du passage à une République. La proposition majoritaire serait l'introduction d'un président (élu ou nommé, et avec quelles responsabilités, cela reste sujet à débat) en lieu et place de la Reine et du Gouverneur Général.
Le mouvement républicain prit de l'essor à partir des années 1970. Plusieurs textes furent par exemple toilettés des références à l'Empire Britannique, mais il n'y eu pas de réelle initiative d'envergure.
Les choses s'accélérèrent dans les années 1990. A partir de 1991, le parti travailliste devint officiellement favorable à la République et en 1998, le gouvernement Howard (Liberal) déclencha une Convention Constitutionnelle (chaque Etat envoie des délégués -élus ou désignés- pour traiter d'un sujet: il n'y a eu que 4 conventions de ce type dans l'histoire australienne) de deux semaines pour discuter du sujet. Par 89 votes pour (52 contre, 11 abstentions), la Convention vota en faveur de la République. Aucun accord ne fut par contre trouvé sur le modèle de République souhaité. Il fut décidé de soumettre la question au peuple par référendum l'année suivante.
Le référendum eut lieu le 6 novembre 1999. La proposition faite au peuple consistait à remplacer la Reine et le Gouverneur Général par un président élu par les 2/3 du Parlement (A proposed law: To alter the Constitution to establish the Commonwealth of Australia as a republic with the Queen and Governor-General being replaced by a President appointed by a two-thirds majority of the members of the Commonwealth Parliament).
Le "non" l'emporta par 55%. Le "oui" ne fut majoritaire dans aucun Etat.
Le résultat prit le pays par surprise. Les observateurs estiment que le libellé de la question - qui ne demande pas uniquement si les Australiens souhaitent que leur pays devienne une République, mais propose déjà un modèle -est en grande partie responsable du résultat. Les Australiens souhaitant un président élu au suffrage direct, par exemple, votèrent "non" au référendum.
Voilà où en est l'Australie à l'heure actuelle. Il n'est pas question d'un second référendum pour le moment, même si l'essentiel de la classe politique est désormais pro-République. L'opinion, quant à elle, ne semble pas passionnée par le sujet. Le dernier sondage en date (2008) indique que 45% des Australiens sont en faveur de la République, 42% contre et 13% sans opinion. Certains observateurs estiment que la popularité de la reine Elizabeth II empêche toute avancée du processus jusqu'à sa mort.
Par conséquent, le Premier Ministre temporise. Sa dernière déclaration est un modèle de langue de bois (je ne traduis pas, mais en gros il est urgent d'attendre, même si c'est un sujet passionnant):
"...our position in support of a republic is clear and I would fully look forward to there being a spirited animated debate during the course of this year and beyond on our future Constitutional arrangements and that includes the republic... these questions are a matter of time and due process."
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