5.3.10

End of transmission

Voici le 358ème et dernier billet de ce blog.

Au début nous avions créé ce blog pour montrer notre voyage, partager ce que nous vivions (et pour être franc, éviter de se répéter dans des emails et perdre un peu de "fraîcheur" dans le récit de nos aventures) et puis, petit à petit c'est finalement devenu une sorte de journal de voyage, plus personnel. 

Écrire ce blog nous permettait, de notre côté, de nous poser sur ce que nous faisions, de prendre le temps sur ce que nous avions vu et fait. Nous espérons avoir réussi à transmettre un peu de la magie de cette année hors-norme, remplie de paysages et de rencontres. Nous espérons également ne pas avoir été  trop ennuyeux avec nos états d'âmes (cela dit, personne ne vous obligeait à les lire :-)

Il est temps pour nous de retourner à la vie normale. 
Et de préparer le prochain voyage ;-)

End of transmission.

4.3.10

Bilan carbone



En terme d'environnement, que penser d'un voyage tel que celui que nous venons de faire?

C'est en comptant les pleins d'essence et les billets d'avion que nous avons commencé à nous poser la question de l'empreinte écologique de notre voyage.
Voyager en van, prendre l'avion, c'est chouette.
Mais voyager en van, prendre l'avion, ça pollue.

Alors voilà, notre bilan carbone nous interroge. Et nous allons (essayer de) le faire.

Estimation de notre empreinte carbone annuelle en France
Note: Nous souhaitions utiliser l'outil bilan carbone personnel, mais malheureusement le site est inaccessible depuis plusieurs semaines. Cet outil permet une évaluation précise de son empreinte selon des facteurs tel le lieu de vie (climat) ou le style de vie (habillement, loisirs, alimentation). L'estimation suivante sera revue lorsque le site sera de nouveau en ligne.

D'après différentes sources ([1] à [6]), et en redressant avec notre style de vie (régime alimentaire, achats, trajets...), on peut estimer notre empreinte annuelle à environ 15 tonnes de CO2/an (pour nous deux).

Répartition:
Appareils électriques, chauffage: 1.5 t
Transports:  9 t (6 pour la voiture, 3 pour les extras type train, avions...)
Achats: 3 t (transport, manufacture...)
Travail: 1.5 t

Total de référence: 15 tonnes de CO2. 

Estimation de notre empreinte carbone pendant l'année sabbatique
 - trajets 
Pour commencer, on a beaucoup pris l'avion. 16 fois. Ce qui donne ([4],[5],[6]):

Aller Paris-Melbourne via Singapour - 7,37 tonnes CO2
Aller-Retour Melbourne-Launceston (Tasmanie) - 0,56 t
Aller-Retour Melbourne-Auckland (NZ) - 2,32 t
Aller-Retour Darwin-Bali (Indonésie) - 1,52 t
Aller Sydney-Auckland - 0,95 t
Aller Auckland-Christchurch - 0,44 t
Aller Christchurch-Melbourne - 1,06 t
Aller-Retour Melbourne-Launceston - 0,56
Aller Melbourne-Auckland - 1,16 t
Aller-Retour Auckland-Christchurch - 0,88 t
Aller Auckland-Paris via Singapour - 8,16 t

A noter, beaucoup de compagnies aériennes proposent désormais de compenser les vols effectués (certaines avec un succès inattendu)



Et puis on a beaucoup roulé!
25000 km en van (diesel) en Australie - 8,39 t
10000 km en train en Australie - 0,5 t (0.025/pers/km [7])
6000 km en van (essence) en NZ - 1,95 t

Total transports: 46 t (j'arrondis :-)

Sinon nous avons mené un rythme de vie très simple:
- électricité: négligeable: 0,5 t
  • pas de chauffage
  • pas d'électricité à part celle que nous utilisions pour recharger nos appareils
- achats, alimentation: 1,5 t
  • pour ainsi dire pas de viande (l'impact carbone de la consommation de viande, en particulier de bœuf, est très élevé)
  • année sobre: pas d'appareils, pas de fringues...
Note: ces chiffres sont approximatifs car le bilan carbone d'une activité dépend de chaque pays: type de transport, type de génération d'électricité... sont différents en France, en Australie ou en Nouvelle-Zélande.
    Total année sabbatique: 48 t.

    Bilan
    Pas de doute nous avons rejeté plus de carbone cette année.  3 fois plus qu'en une année à Rennes! Voyager, et surtout prendre l'avion (35 tonnes sur les 48), grève le bilan de façon très importante.

    L'idée nous est alors venue d'effectuer une compensation-carbone de notre voyage. Nous ne sommes pas très fans de cette idée de compensation-carbone, car il ne s'agit ni plus ni moins que de s'acheter un droit à polluer (et une bonne conscience ?) alors que le vrai problème est de ne pas polluer tout court. 
    Mais en même temps, c'est mieux que rien.
    Il est extrêmement difficile de s'y retrouver dans le maquis des organismes compensateurs ([8],[9],[10]). La tonne de carbone y varie de 7 à 25 euros.

    Après recherches et cogitations, nous avons opté pour l'organisme Climat Mundi où nous avons acquis pour environ 200 euros de carbone, c'est à dire entre 8 et 30 tonnes selon les estimations. Il ne s'agit au final que d'environ 1% de notre budget total. Voici notre zouli certificat.



    Voilà, c'était la page carbone de ce blog. Ce n'est pas parfait, mais c'est un début ;-)

    Sources
    Données générales
    [1] http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3catid=12599
    [2] http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/FRA/fr/EN.ATM.CO2E.PC.html

    Calculateurs
    [3] http://www.calculateurcarbone.org/
    [4] http://www.planete-urgence.org/vous/calcul-CO2.php?L=FR
    [5] http://www.climatmundi.fr/lng_FR_srub_10-compensation-carbone.html
    [6] http://www.actioncarbone.org/index.php

    Autres
    [7] http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=CD6902D1AAFD8740470C44C136A32C451169215062423.pdf

    Compensation
    [8] http://www.climatmundi.fr
    [9] http://www.actioncarbone.org
    [10] http://www.jpmorganclimatecare.com

    2.3.10

    Les questions du retour

    Voilà quelques jours maintenant que nous sommes de retour.
    Voici un petit best of des questions que l'on nous pose. Une sorte de FAQ du voyageur de retour!

    C'était bien?
    Oui, et c'était même très bien.
    Le billet de bilan donne probablement déjà une bonne idée des raisons qui nous ont fait adoré ce voyage mais plus simplement: nous n'avons jamais regretté notre choix.
    Cette année nous a comblés. Nous avons trouvé ce que nous cherchions: voir une partie du monde que nous ne connaissions pas, rencontrer des gens, bref changer de vie. Mais autant que les paysages et les rencontres, c'est l'expérience d'un long voyage qui a été fantastique et tout ce que cela implique sur soi, le recul que cela crée, le changement de point de vue, le fait que cela remette beaucoup de choses à sa place. On revient un peu pareil, et un peu différent aussi.
    Cela restera une très belle tranche de vie.

    C'est quoi le meilleur souvenir?
    C'est peut-être une des questions les plus dures (comment choisir un moment parmi tellement de sensations?), mais on se lance.

    Sylvain
    Impossible de sortir un meilleur souvenir, alors voilà mon best-of:
    - snorkeller sur la Grande Barrière de Corail
    - passer un mois dans un vignoble
    - sauter en parachute au-dessus des lacs et montagnes néo-zélandaises
    - une soirée entourée de kangourous
    - les ambiances de Western Australia
    - l'expérience d'une île déserte
    - la région du Milford Sound (NZ)
    - la rando du Tongariro (NZ)
    - une balade en bateau (NZ)
    - la région de Wanaka et Queenstown (NZ)
    - la tournée des grands ducs pour les fêtes de fin d'année
    - les rencontres
    - les ptits moments de la vie sur la route (par ex. la bière de fin de journée devant un paysage de dingue).

    Hélène
    J'en ai déjà parlé dans le billet de bilan... Deux souvenirs m'habitent particulièrement:
    - rouler le soir en Western Australia, avec de la bonne musique et le désert avec les couleurs de fin de journée
    - la dernière soirée à Meredith, pendant laquelle j'ai observé les kangourous prendre leur dîner... Entendu les kookaburras se répondre d'un bout à l'autre du bush... Senti la terre, les eucalyptus.


    C'est pas trop dur de rentrer?

    Si. 
    Rentrer, c'est l'acte définitif qui scelle la fin du voyage. Il faut alors accepter que ce grand projet est fini, qu'il doit désormais devenir un souvenir (arg) alors que ce fut notre présent pendant très longtemps. Le voyage est long et on finit par croire qu'il ne finira jamais, et pourtant, un jour, on se retrouve à l'aéroport et il est temps de repartir.
    Ce qui est difficile, ce n'est pas seulement de se dire que dans quelques jours on recommence à travailler, que les vacances sont finies, c'est aussi de quitter quelque chose dans lequel on a été très impliqué émotionnellement.
    Nous ne savons pas trop pourquoi (parce que le voyage est long? parce que tout est en contrat à durée déterminée?...) mais nous avons eu l'impression que tout était plus fort, plus intense, en particulier les rencontres .... et donc les séparations. C'est dur de quitter des lieux et des gens, sans savoir si nous pourrons nous revoir. Sans que ce soit prémédité nous avons vécu les deux derniers mois en NZ comme une transition. Comparé à l'Australie, nous  nous sentions davantage touristes, et moins impliqués. Revenir directement d'Australie aurait sûrement été bien plus difficile. Heureusement, être deux change tout car on peut en parler et se soutenir.

    Au passage, on parle toujours du retour mais nous avons trouvé que c'était au moins aussi difficile de partir. Faire le choix de se mettre en dehors du circuit, arrêter de travailler, de gagner de l'argent, les questionnements sur la carrière, l'annoncer à son entreprise, quitter son appart, les amis, la famille, son environnement familier...Toutes ces étapes n'ont pas été un long fleuve tranquille. Et le jour du départ, dans le train qui nous emmenait à Roissy, avec notre vie dans nos sacs de 20kg, avec tout à faire devant nous, on n'en menait pas large.
    En résumé, avant ce n'est pas facile car on ne sait pas où on va (suis-je en train de faire une connerie?) et après, ce n'est pas facile mais au moins on sait pourquoi on l'a fait :-)

    Ce qu'il faut éviter par dessus tout, ce sont les comparaisons du style "Dire qu'il y a un mois j'étais...".
    Un exemple?

    Deux vies très différentes à un mois d'intervalle

    Une autre chose qui se révèle parfois surprenante, ce sont les réactions. Il y a de tout:

    - Un regard droit dans les yeux, parfois un bon gros hug, accompagnés d'un "Ca va, pas trop dur?" profond, plein de sympathie. La question n'est pas pour la forme, certains ont déjà été à notre place ou se sont vraiment demandé ce que ça pouvait faire de revenir. C'est sincère, c'est chaud, ça fait du bien.
    - D'autres fois nous avons ressenti comme une sorte de gêne face à notre réponse honnête (quand on répond  "Ben moyen, c'est pas toujours super facile"). Comme si cette réponse était inattendue.
    - Et enfin parfois nous nous sentons accueillis comme si l'on était parti hier, l'impression que  l'on serait parti faire les courses, cela serait pareil. Pas une question, pas une remarque... Ce sentiment que l'on ressent comme de l'indifférence est difficile pour nous car on rentre d'une expérience à part, qui nous marque profondément et on se sent fort de tout ça, on a envie de le partager, de répondre à des questions, d'échanger... Ca fait un peu bizarre. Cela remet à sa place, on se redit dans ces moments-là qu'on fait vraiment ce genre de voyage pour soi. Tout cela est sans doute un peu égoïste et égocentrique et nous savons que c'est une mauvaise chose de transférer ses désirs sur les autres, mais c'est ainsi qu'on le ressent :-)
    Donc oui, ce n'est pas évident de rentrer, c'est une étape délicate, mais c'est aussi le moment de partir vers de nouveaux projets.


    Et vous avez travaillé?

    Ben heu, non.
    Au moment de partir, nous pensions travailler. D'ailleurs nous avons fait des recherches et puis ce qu'on voulait faire n'a pas pu se faire et finalement nous avons pris le partir de "juste" voyager. Sans regret aucun. Nous avions la chance d'avoir assez de sous de côté pour réévaluer notre budget et ça restera une magnifique expérience que de ne pas travailler pendant un an, d'enlever "ça" de nos journées. Je crois aussi que nous n'étions pas "prêts à tout" pour travailler: ou bien on trouvait un job qui nous enrichissait (au sens figuré principalement) ou bien on préférait ne rien faire. On a peut-être un peu vieilli sur ce terrain-là :-)

    Le côté négatif de ne pas travailler aurait pu être de limiter les rencontres mais le HelpX a plus que compensé.


    C'est passé vite, non?
    Oui...et non.
    Oui car en rentrant on a cette sensation bizarre d'être parti la veille, voire de n'être pas parti du tout. Le souvenir du voyage flotte comme une sorte de rêve et on n'est plus très sûr qu'il a eu lieu. Comme si on raboutait le jour du départ au jour de l'arrivée, c'est assez étrange. Et on est surpris de la vitesse à laquelle on reprend (ou on est tenté de reprendre) nos habitudes.

    Non car nous avons vraiment profité du voyage sans avoir l'impression qu'il filait à tout vitesse ou que nous n'avions pas prise sur lui.


    Ah, on pensait que vous reviendriez pas! / Ah, vous n'avez pas eu envie de rester?

    Peut-on voyager là-bas sans s'imaginer y rester? On en doute...
    Le moins que l'on puisse dire c'est que la qualité de vie australienne et néo-zélandaise nous a interpellés. En Australie: le beau temps permanent; en Nouvelle-Zélande: la diversité des paysages; partout: des espaces naturels fantastiques, un littoral superbe et de la place, beaucoup de place.
    Et il y a aussi le style de vie, qui nous a semblé marqué par une capacité à profiter des petits plaisirs et par le rôle bien moins important du travail (le fameux vivre pour travailler vs travailler pour vivre). Le outdoor lifestyle n'est pas un mythe. Quand on n'est pas dehors à faire du sport ou un BBQ, on est dans les restos ou les bars, car sortir ne coûte pas cher.
    Cela dit, nous ne voulons pas tomber dans le piège de l'idéalisation dans lequel il est facile de tomber, encore plus quand le voyage est relativement court... Un pays se juge aussi sur d'autres critères: santé, retraite etc. etc. ...
    Mais pourtant :-)
    Nous étions en break de nos boulots respectifs donc la question ne s'est jamais posée. Mais sans contrainte de retour et ayant trouvé un job intéressant, cela doit être tentant. Au moins pour une tranche de vie. Seul vrai inconvénient à nos yeux: c'est (vraiment) (très) loin.

    1.3.10

    L'addition s'il vous plaît! (et autres chiffres...)



    Pas de bilan sans quelques chiffres!

    Combien de jours?
    385 jours de voyage (416 jours sans travail pour Sylvain en ajoutant les quelques jours avant et après, 423 pour Hélène).

    Combien de nuits en van?
    Environ 190 nuits.

    Combien de pannes?
    4 (une durit du circuit d'eau, une poulie, une autre poulie et ... heu ... un moteur).

    Combien de temps dans des familles Helpx?
    Environ 12 semaines.


    Combien de photos?

    7315 (19 par jour)



    Combien de billets sur ce blog?
    Celui-là est le 356ème (et un des tous derniers).



    Nombre de kangourous écrasés?
    0.


    Combien de km parcourus?
    Environ 30 000 km en van (25 000 en Australie, 5 000 en NZ)
    Environ 11 000 en train
    Et beaucoup, beaucoup en avion...

    Et en litres d'essence ça fait combien?
    En prenant en compte la conso de nos van: environ 3 000 litres.

    Combien d'avions?
    17 décollages
    16 atterrissages (les lecteurs assidûs sauront pourquoi :-)

    Rando la plus longue?
    20 km

    Quel budget pour une année sabbatique comme celle-ci?
    Notre budget total s'élève à environ 25 000 euros.
    Dont:
    . 3 000 pour les billets d'avion
    . 1 000 en préparatifs: assurance, visa vacances-travail, achat d'un mini-pc...
    . 4 000 pour le van (achat+réparations-revente)
    . 1 800 pour la location du van en NZ
    Du coup le budget mensuel était d'environ 1 200 euros pour nous deux pour le reste (nourriture, excursions, essence, vols intérieurs...)

    A notre grande surprise, notre niveau mensuel de dépenses s'est révélé identique à celui que nous avions en France. Voyager ne nous a pas fait dépenser plus.

    Combien d'argent gagné?
    Pas un centime.