1.2.10

Rencontre avec les rednecks

Pour tous les supers coins où l'on a dormi jusqu'ici, peut-être fallait-il qu'on ait au moins une mauvaise expérience à raconter. Vous êtes chanceux car cette mauvaise expérience, nous venons de l'avoir.

Souvent, quand on traverse une région où il n'y pas d'endroit évident pour dormir (parc national, lac...), nous tentons de trouver un coin tranquille sur une route annexe de la route principale. Histoire d'être un peu moins dérangés par le passage des voitures.
C'est ce que nous faisons ce soir-là, sur la route entre Tauranga et Rotorua. Nous faisons quelques kilomètres le long d'une route en terre et nous trouvons une zone dégagée au niveau d'un croisement. On décide de se poser.

On mange, la nuit tombe, rien à signaler à part une poignée de voitures dont certaines semblent prendre plaisir à effectuer un léger dérapage dans le virage. On se couche.

Nous venons à peine de sombrer dans le sommeil quand un gros 4x4 arrive à pleine vitesse, pile sur le côté du van, pleins phares, et klaxonne.

Hélène, plus rapide que l'éclair, passe la tête par la vitre pour voir de quoi il retourne pendant que j'essaye de battre le record du monde de l'épreuve d'enfilage de boxer, t-shirt + pantalon. 
A ce stade de la rencontre, je pense qu'il s'agit d'un habitant du coin qui a une dent contre les touristes et qui va nous demander de décamper. Ses coups de klaxons répétés semblent néanmoins indiquer un niveau d'agacement certain.

C'est alors que les choses s'accélerent brutalement.
J'en suis à ma 23ème tentative de passer la tête au travers des jambes de mon boxer quand la voiture recule de quelques mètres et se met à faire des tours sur elle-même à toute vitesse (je rappelle, on est sur une route en terre, donc pour visualiser, il faut ajouter poussière, bruit de cailloux projetés, graviers broyés, etc...).
Au même moment, une autre voiture arrive, et pile elle aussi à quelques mètres du van dans une manoeuvre qui nous rappelle celle dite de la tenaille.

Hélène résume la situation assez efficacement: "Je le sens pas là."
Nous décidons d'un commun accord de sauter l'étape où nous parlementons avec les autochtones et essayons de les amadouer avec des colliers en capsules de Kronenbourg.
 
Dans une séquence digne d'un épisode de Scoobidoo, je plonge sur le siège conducteur, opère un rétablissement (oui rappelez-vous, j'ai plongé), récupère la clef je ne sais comment, allume le moteur et démarre en écrasant l'accélérateur. Plus par chance que par dextérité, je me faufile entre les deux véhicules, et nous nous éloignons en trombe. 
Un coup d'oeil régulier dans le rétro nous rassure, nos taquins amis n'ont pas décidé de nous poursuivre.
On en profite pour allumer les phares.
Puis 10 km plus loin, on s'arrête un instant histoire que je finisse de m'habiller.

Fin de l'histoire.

2 comments:

Seb. said...

Ah ouais tu dors tout nu ?

Sylvain said...

Ah, mais c'est qu'on ne peut rien lui cacher à celui-là :-)
Cela dit, j'étais loin de penser que ça pourrait poser un jour un problème dans l'éventualité de telles circonstances.

Désormais je dors habillé sur le siège conducteur, la main gauche sur le volant et la droite sur la clef de contact.

C'est plus sûr.