12.8.09

Uluru

Fin de notre court retour dans le sud du pays, nous reprenons The Overland de Melbourne à Adélaïde puis The Ghan en direction d'Alice Springs.


Alice Springs: 30 000 habitants au milieu de nulle part dont on dit que plus de 1 000 seraient employés par la base de la CIA des environs. Mais si Alice Springs figure sur le programme de presque toute personne qui visite l'Australie c'est parce que c'est le point d'entrée vers le caillou le plus photographié du pays: Ayers rock.

D'ailleurs, désormais on évite de dire Ayers Rock, il est préférable de parler d'Uluru, le gouvernement australien encourageant le retour aux noms aborigènes.
Alice Springs est aux portes d'Uluru... mais à l'échelle australienne, c'est à dire qu'il reste encore environ 450 kilomètres à parcourir pour enfin voir le gros rocher rouge.

C'est seulement en 1872 que les blancs ont découvert ce site au cours des expéditions menées pour construire la future ligne de télégraphe. La coexistence avec les aborigènes fut au début relativement tranquille mais petit à petit l'action des patrouilles de police blanche, la raréfaction de la nourriture (mangée par le bétail) et la pollution des points d'eau par le même bétail rendirent le mode de vie traditionnel impossible. La zone fut cependant déclarée réserve aborigène dès 1920 mais l'essor du tourisme et l'arrivée d'une route dans les années 40 mirent un point final à la tranquillité du lieu.

Lorsque le gouvernement australien envisagea de restituer certaines terres aux aborigènes, les tribus de la région en firent la demande. Après plusieurs années de procédure, en 1985, ils obtenaient enfin gain de cause et le titre de propriété. Oui, mais sous une condition bien particulière: la rétrocession immédiate de la terre au gouvernement australien pour un bail de 99 ans...
Uluru est donc actuellement une terre aborigène gérée par l'état australien qui implique plus ou moins harmonieusement les tribus locales.



L'exemple le plus flagrant du choc culturel entre les aborigènes et les blancs est l'ascension de la montagne sacrée. Dans la culture aborigène cette ascension est un rite bien particulier (une route traditionnelle que suivaient certains anciens) et possède ainsi une signification spirituelle importante. Les tribus souhaiteraient donc qu'elle soit interdite aux touristes. Malheureusement, depuis qu'Uluru est un site touristique, la grimpette fait partie du "package" pour bon nombre de touristes.
Le résultat est qu'un peu partout sur le site (brochures, musée, panneaux...) on lit "S'il vous plaît ne montez pas, ce site est sacré pour nous" et juste à côté "Pour grimper Uluru, veuillez vous munir de ....". Au pied du sentier escarpé, on peut lire ces panneaux qui illustrent cette schizophrénie.





Récemment, Peter Garret, le ministre de l'environnement (le chanteur de Midnight Oil, c'est lui) a déclaré que son objectif était d'interdire à court terme l'ascension d'Uluru. Il s'est fait rapidement renvoyer dans ses 22 par le premier ministre, qui lui a répliqué que cette décision n'était pas du tout à l'ordre du jour.

Le débat est loin d'être clos. Toujours est-il que de notre point de vue, il était hors de question de pratiquer cette ascension sur cette terre appartenant aux aborigènes, avec cette demande explicite de rester au sol. Et nous avons été très choqués de voir les touristes ignorer cette demande.

Trêve de blabla: Uluru c'est très beau. Et même si on a déjà vu ce caillou 1000 fois et bien le lieu possède vraiment quelque chose.



Beaucoup de lieux sacrés au bord de la montagne sont interdits aux visiteurs, mais on peut tout de même accéder à quelques peintures rupestres.


Et pour finir, le classique, le coucher de soleil sur Uluru:










Beaucoup moins connus et visités, Kata Tjuta (The Olgas), qui se dressent à quelques kilomètres d'Uluru. Le lieu n'est pourtant pas moins beau...







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